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David Hély - Enseignant-chercheur : Mobilité à New York University (NYU) - 2014


-    Pourquoi être parti à New York ?
Je suis parti pour rejoindre une équipe de recherche dont le leader, Ramesh Karri, est une référence dans ma thématique de recherche (la conception de circuits sécurisés). Je suis donc parti pour échanger avec une équipe, découvrir une autre façon de travailler, c’était aussi une façon de formaliser une collaboration qui dure depuis longtemps : je collabore à distance avec le Professeur Karri depuis mon doctorat. C’est également par goût : j’ai pu passer six mois à Eindhoven et quatre mois à Séville quand j’étais en école d’ingénieurs, ce qui m’a donné goût à la mobilité.  C’était ainsi l’occasion d’avoir une expérience internationale en famille avant de peut-être partir pour une plus longue durée.  

-    Quelle était la durée du séjour ?
Je suis parti pour quatre mois, de février à début juin 2014.

-    Les démarches pour partir étaient-elles faciles ?
J’ai eu une bourse de la région Rhône-Alpes. Ensuite, toutes les démarches étaient faites par l’université là-bas. Le logement était la partie la plus compliquée, mais un professeur  de New York venait à Grenoble à la même période et j’ai pu récupérer son appartement, ce qui m’a permis d’être bien logé.

-    Le cadre de travail était-il très différent ?
Les méthodes de travail sont différentes des nôtres, il y a moins de formalisme. On donne beaucoup  d’autonomie aux étudiants et ceux-ci ont un niveau d’engagement exceptionnel. L’environnement est également très international, il y a beaucoup d’étudiants et enseignants étrangers. La vie scientifique est également très riche, par exemple le département accueille fréquemment un chercheur renommé d’une autre université ou institution qui vient donner un « keynote » sur une thématique du département. Tout le monde participe, des étudiants de master aux enseignants chercheurs. Là aussi, la culture est différente, pendant l’exposé les étudiants n’hésitent pas intervenir pour faire un commentaire ou poser une question.

-    Est-ce que ces conditions de recherche ont ouvert la voie à d’autres projets de publication ou autres?
Depuis mon séjour, nous avons publié plusieurs articles et un doctorant du LCIS a pu être intégré à cette collaboration.  Je co-encadre maintenant un doctorant là-bas, on a réalisé d’autres publications ensemble et surtout on est en train de déposer un brevet qui sera une copropriété de Grenoble-INP et NYU.

-    Quel est ton meilleur souvenir ?
Au niveau professionnel, j’ai vraiment apprécié mon intégration. Tous les doctorants de l’équipe sont venus me voir quand je suis arrivé pour m’expliquer leurs sujets de recherche et trouver un moyen de collaborer.
Après, la surprise était aussi sur la vie new-yorkaise, à mille lieues de ce qu’on peut imaginer et des stéréotypes. C’est plutôt une vie très facile, du moins quand on a aussi de bonnes conditions matérielles. Et puis il y avait la gentillesse des gens, de vraiment tout le monde. A l’université, il n’y avait pas de pseudo hiérarchie : tout le monde parlait de la même façon et était traité de la même façon, indifféremment du statut, sans aucun formalisme. L’implication des étudiants est aussi impressionnante. Doctorants et étudiants de master ne sont pas là par hasard : leur objectif est que chaque instant leur soit profitable et ils sont très motivés. Du coup, ça donne envie de repartir, mais sur une plus longue période !

-    Qu'est-ce que tu as le moins aimé ?
La nourriture de la cantine de NYU et le café ! Le temps glacial aussi, parce que j’y étais en hiver et il y avait tempêtes de neige sur tempêtes de neige.

-    Rentrer, c’était difficile ou tu avais très envie de revenir ?
C’était dur ! Et même maintenant encore : tu t’habitues à des conditions de travail et à des méthodes de travail beaucoup plus pragmatiques. Aussi, j’habitais dans le quartier de l’université de Columbia qui est très vivant, il y a des restaurants tous les trois pas de portes, ce qui fait que c’est hyper vivant. Et puis il y a l’enthousiasme des gens, à la fois dans le boulot et ailleurs : ils n’ont pas de limites, ils ne se censurent pas dans ce qu’ils entreprennent.

-    Repartir ?
Dès qu’on a une bonne opportunité, on repart, sans doute aux Etats-Unis à New-York ou dans une université bâtie sur le même modèle, j’ai vraiment envie de repartir !
 

Mis en ligne : février 2015.