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Témoignage Matthieu VERGNE : Un doctorat en Italie

Si d'autres on pu faire leurs études sur Turin, pour ma part je me suis enfoncé davantage dans les montagnes italiennes en direction de Venise pour m'arrêter sur les plateaux du Haut Adige. Trente, de son nom italien Trento, est une ville très similaire à Valence. Il est donc facile pour un ésisarien de s'y sentir chez soi. Situé au nord du lac de Garde, le plus grand lac italien, on est à 1h de Vérone et 2h de Venise, ce qui en fait un petit coin idéal pour jouer les touristes. S'étalant sur les montagnes, la nature est omniprésente et de nombreux coins de verdures découpent la ville en différentes circonscriptions.

Sur les hauteurs de Povo, une des 12 circonscriptions de Trento, se trouve l'école doctorale ICT (Information and Communication Technologies) de l'université de Trento. Elle fait face à la fondation Bruno Kessler (FBK), un laboratoire privé financé par la province de Trento et couvrant de nombreux domaines de recherche (informatique, matériaux, histoire, religion, etc.). C'est ici que j'ai effectué ma thèse de doctorat, financée grace à une bourse FBK, dans le domaine de l'ingénierie des exigences (Requirements Engineering). Les chercheurs de Trento sont d'ailleurs particulièrement représentatifs de ce domaine de recherche, qui allie informatique et gestion de projets.

La thèse doctorale se déroule, de base, en trois années : une première année ciblant avant tous les cours, puis une seconde année qui met davantage l'accent sur le travail de recherche, avant de terminer sur une troisième année de consolidation avec rédaction du rapport de thèse. Les cours, dispensés en anglais, sont nombreux (plus de 30 modules différents en 2015) et sont choisis à la carte par les étudiants, selon leurs intérêts de recherche. Il est aussi possible, si peu de cours ont intéressé le doctorant, de participer à des écoles d'été pour obtenir les crédits manquants, celles-ci pouvant être dans les environs ou ailleurs en Italie, voire dans d'autres pays. Pour ceux qui auraient du mal à terminer dans les trois ans impartis, il est possible de demander jusqu'à deux années d'extension. Il est évidemment fortement conseillé de publier ses travaux de recherche à des conférences, et des fonds sont fournis aux étudiants pour financer leurs voyages.

A contrario de Vérone et Venise, Trento n'est pas un lieu touristique : c'est un lieu de détente où il fait bon vivre. Le climat doux et ensoleillé permet d'organiser facilement des sorties entre amis et collègues, quand ce n'est pas carrément une routine pour certains. La fontaine de Neptune de la piazza Duomo, dans le centre historique de Trento, est le point de départ quasi obligatoire de toutes les rencontres. Les fresques historiques et rues typiques, ainsi que les nombreux magasins qui s'y trouvent, permettent à tout un chacun de se changer les idées. On ne manquera pas d'ailleurs de se prendre un gelato (crème glacée) au passage. Mais attention ! Difficile de se remettre à la "glace à l'italienne" qu'on trouve en France après ce genre d'expérience !

En bref, tout ésisarien souhaitant poursuivre dans la recherche, que ce soit après une filière électronique ou informatique, a de bonnes chances de trouver de quoi lui plaire sur Trento. Même les plus mauvais touristes, qui ont du mal à sortir de chez eux et à apprendre l'italien (confirmé : on peut y passer 4 ans sans apprendre la langue locale) ! Les gens sont très sociables, parlent fréquemment l'anglais, et le climat chaleureux aide à se relaxer et à se sentir productif. Autant je ne suis pas du genre à m'attacher, je ne peux néanmoins que recommander Trento pour ceux souhaitant y passer une partie de leurs études.

 
Mise en ligne : décembre 2015.